VOIR (barré)
En 1990, la Ligue Braille mettait sur pied un Centre de recherche. Pendant des années, il fut chargé d'initier et de stimuler des recherches pluridisciplinaires sur les aspects culturels de la vision et du regard. Plus précisément, son objectif était d'étudier comment la culture et spécialement le langage peuvent compenser le déficit organique propre à la cécité.
Le Centre de recherche éditait la revue VOIR (barré) qui se proposait de répondre à différentes interrogations sur la cécité :
- Que nous apportent la vision, le regard, l'image ?
- La vision est-elle un canal privilégié d'accès au réel ?
- Le regard est-il l'irremplaçable outil d'échange avec autrui ?
- L'image reflète-t-elle une structure fondamentale de la pensée ?
Ces questions rejoignaient une interrogation essentielle pour toute réflexion sur la cécité :
Qu'a-t-on perdu, fondamentalement, quand on a perdu la vue ? Que manque-t-on lorsqu'on ne l'a jamais eue ?
VOIR (barré) s'efforçait parallèlement d'inventorier les représentations de personnes aveugles dans la littérature, les mythes, les traditions, les arts plastiques, le cinéma et analysait les enjeux psychosociaux de ces représentations.
Depuis sa fondation, VOIR (barré) a bénéficié de la collaboration bénévole de près de cent chercheurs issus pour la plupart d'universités du monde francophone et représentant les disciplines les plus diverses.