Louis Braille
1812 : l'accident
Louis Braille est né le 4 janvier 1809 à Coupvray, un petit village situé à 40 km de Paris.
Son père, Simon-René, est bourrelier: il fabrique des harnais, des colliers et des courroies pour les chevaux.
A l'âge de 3 ans, Louis perd un oeil en jouant avec un outil de l'atelier paternel. L'autre oeil est gagné par l'infection et la cécité survient, irrémédiablement.
L'instruction de Louis Braille
Malgré son lourd handicap, les parents de Louis tiennent à lui donner une bonne éducation. Il suit donc les cours de l'école primaire de son village. Grâce à son excellente mémoire, il parvient à retenir ses leçons. Son père lui enseigne l'alphabet à l'aide de clous plantés dans une planche de bois.
Louis a dix ans quand ses parents le font inscrire à l'Institution Royale des Jeunes Aveugles à Paris.
1819 : entrée à l'Institution Royale des Jeunes Aveugles
A l'Institution Royale, Louis Braille se distingue très vite comme un élève brillant. A tel point qu'à 19 ans, il entrera dans le corps enseignant. Excellent musicien, il tiendra les orgues de plusieurs paroisses de Paris.
Les élèves aveugles apprennent la lecture et l'écriture avec des caractères romains en relief. Dans la pratique, ce procédé initié par le fondateur, Valentin Haüy, s'avère peu efficace. Les caractères romains sont difficiles à reconnaître au toucher et la lecture est donc extrêmement lente, même pour un élève doué comme Braille.
Deux modèles de planches à écrire conçues par Valentin Haüy avec, au centre, une planche gravée en creux pour apprendre la forme des lettres.
1821 : Charles Barbier, le précurseur
En 1821, Louis Braille et ses condisciples expérimentent un code appelé "sonographie", système représentant des sons à l'aide de 12 points en relief, inventé par le capitaine Charles Barbier (1767-1841), officier à la retraite.
Louis et ses compagnons reçoivent des tablettes spéciales et un poinçon créés par le capitaine Barbier pour apprendre à écrire avec des points. Succès immédiat : les points sont beaucoup plus faciles à lire et à écrire que des lettres en relief.
Mais les inconvénients ne manquent pas : l'écriture de Barbier est phonétique et ne respecte donc pas l'orthographe. Elle ne permet pas non plus de transcrire les signes de ponctuation, les chiffres et symboles mathématiques, les notes de musique. Enfin, les caractères peuvent compter jusqu'à douze points, une hauteur trop élevée pour être lus immédiatement par le doigt.
Sonographie Barbier
Tableau de la sonographie Barbier
1829 : naissance du braille
Le jeune Braille consacre tout son temps libre à perfectionner le système Barbier afin de mieux répondre aux besoins des personnes aveugles.
En 1825, il présente au directeur de l'Institution une première version de son système. Deux ans plus tard, une expérience de transcription est tentée : La grammaire des grammaires. Le résultat est concluant et en 1829, paraît le premier exposé de la méthode de Louis Braille: Procédé pour écrire les paroles, la musique et le plain-chant au moyen de points, à l'usage des aveugles et disposé pour eux. C'est l'acte de naissance du braille.
En 1837, une seconde édition du Procédé donne la version définitive de l'alphabet.
Tablette Braille avec poinçon en position
Presse à imprimer en braille
Le braille
La vitesse de lecture s'en trouve considérablement augmentée par rapport au "Barbier". Par ailleurs, les signes conçus par Louis Braille permettent la transcription de l'alphabet complet, la ponctuation, les chiffres et symboles mathématiques et la musique. Pour l'écriture, Braille adapte la tablette mise au point par Barbier.
1837 : l'atelier de l'Institution Royale des Jeunes Aveugles édite le premier livre imprimé en braille : Précis de l'histoire de France divisée en siècles.
1852 : mort de Louis Braille
Louis Braille est de santé fragile : dès 1835, il présente les premiers signes de la tuberculose qui l'emportera quelques années plus tard. En 1840, il ne donne plus que des leçons de musique.
Il meurt le 6 janvier 1852, en présence de ses amis et de son frère. Sa dépouille mortelle, inhumée dans le cimetière de Coupvray, sera transférée au Panthéon un siècle plus tard.