Vidéo : Témoignage d'employeurs
La vidéo commence par le logo de la Ligue Braille. S’ensuit le texte “présente : Partena, Groep Arco, Ernst & Young, Eurest Compass Group, Ville de Namur. La parole aux employeurs.
Partena
La personne interviewée est assise à son bureau, en face de la caméra.
Michèle RAMPELBERG - Human Resources Directeur : Pour nous c'était très important, pour travailler d'une manière non discriminante, de se baser sur les compétences des gens et non pas sur d'autres aspects plus spécifiques, plus personnels.
Ca explique pourquoi nous avons été amenés, il y a quelques temps à engager une personne en sachant qu'elle était malvoyante. Cette procédure de recrutement ou de formation a été adaptée par rapport à cette personne, pour qu'elle puisse avoir les mêmes chances qu'une autre personne.
On a plutôt une démarche "Compétences" plutôt qu'une démarche de "pro-activité" pour engager des personnes qui ont un handicap ou une spécificité quelle qu'elle soit.
On prend les CV. On regarde ce que les personnes nous disent d'elles-mêmes. On regarde quelles études elles ont faites et on regarde si ça correspond au type de personne que nous recherchons. Il s'est fait que Anouscha, dans son CV, n'avait rien dit de particulier.
Elle avait juste indiqué qu'elle avait fait des études qui correspondent tout à fait au type d'études qui sont adéquates pour le métier de conseiller client chez nous.
On l'a donc convoquée pour un entretien et c'est là qu'il s'est avéré qu'elle avait ce problème de malvoyance. On a mené l'entretien et on a trouvé quelqu'un qui nous convenait parfaitement.
Et puis la question est venue : "Maintenant, que fait-on par rapport au test ?"
Nous faisons passer des tests à tous nos candidats et ces tests sont sur PC.
On a pris contact avec la Ligue Braille et ils ont pu nous fournir, dans un délai très rapide, un outillage adapté. La personne a pu passer ces tests et elle les a réussis. Et elle a été engagée dans les mêmes conditions que n'importe quel autre travailleur.
Groupe Arco
La personne interviewée est assise à son bureau, en face de la caméra.
Leen Van den Neste - Lid Directiecomité : Nous étions à la recherche d’une standardiste pour le Groupe Arco comme nous souhaitions donner une chance à une personne ayant un handicap visuel. Nous avons pris contact avec la Ligue Braille.
Karmen D’Heedene, à son bureau, répond au téléphone au moyen d’un casque-micro : Un petit instant s’il vous plaît. Oui, un petit instant.
Leen : Ils nous ont présenté des candidats que nous avons interviewés et Karmen était la meilleure candidate pour ce poste chez le Groupe Arco. Nous avons fait appel à la Ligue Braille pour lui montrer et apprendre le chemin de chez elle vers le travail. (À ce moment, la vidéo suit Leen dans un trajet de la gare vers son lieu de travail) Je ne pense pas qu’ils ont dû repérer ce chemin plus de trois ou quatre fois avec elle. Ce n’est pourtant pas un trajet simple. Elle doit prendre un bus à Bruges, puis le train jusqu’à la gare du Nord, un tram et ensuite effectuer le reste à pied. Elle a appris très vite et se débrouille très bien. Sur ce plan, Karmen est entièrement autonome. Comme vous voyez, il y a ici plein de parois en verre. (À l’image, nous voyons Karmen qui se déplace dans les bureaux et se dirige vers la photocopieuse). Nous constatons que les collègues voyants s’y cognent plus souvent que Karmen. Elle trouve drôle que cela nous arrive plus souvent qu’à elle.
Leen : Cela fait presque deux ans que Karmen travaille chez nous et nous n’avons pas eu de problèmes insurmontables dès qu’il y a une difficulté nous cherchons une solution avec l’aide de la Ligue Braille. Cela fonctionne parfaitement bien. Karmen peut lire les courriels, faire des recherches sur internet. (Nous voyons à ce moment Karmen à son bureau, travaillant au moyen d’une barrette braille). Elle peut faire beaucoup plus que certains se l’imaginent. Il arrive que des collègues sous-estiment ce dont elle est capable. Nous les encourageons à s’adresser à Karmen. Si elle ne s’en sent pas capable, elle le dira mais dans la plupart des cas elle réussit.
Leen : En ce qui concerne les investissements; les aides techniques dont nous avons eu besoin n’ont pas occasionné de frais supplémentaires, grâce à une intervention du VDAB. Karmen travaille au même rythme que les autres. Je n’ai en tout cas pas l’impression qu’elle soit plus lente. Elle s’est très bien intégrée dans une équipe de trois personnes. Cela s’est très bien passé. Karmen est donc très bien intégrée dans l’équipe ainsi que dans le Groupe Arco.
Ernst & Young
Les personnes interviewées sont assises à leur bureau, en face de la caméra.
Werner HUYGEN - Partner : En 2007 nous avons recruté Joeri. Il avait déjà un problème visuel mais il travaillait parfaitement bien comme conseiller durant cette première période. (À l’image, Joeri est à son bureau et travaille sur son poste adapté). En cours de route il a été absent à plusieurs reprises pour des interventions chirurgicales et au printemps 2010 il a subi une opération très grave aux yeux. Pendant ses absences nous avons toujours gardé le contact avec lui et il nous a spontanément tenus informés de son évolution. Quand nous avons appris qu’il était prêt à revenir travailler...
Koen STEENBERGHS - Learning & Development Manager : … nous avons eu un ou deux entretiens avec lui pour voir ce qu’il voulait faire. Cela s’est très bien passé.
Werner HUYGEN : Dès ce premier entretien nous avons constaté qu’il était très motivé pour revenir et il est apparu qu’il s’était tenu au courant de la fiscalité. (À l’image, Joeri travaille à son poste adapté. Il utilise un logiciel d’agrandissement). Cela nous a facilité les choses. Une personne motivée en vaut deux. Nous nous sommes mis d’accord avec lui sur une reprise progressive...
Koen STEENBERGHS : Et c’est ainsi qu’il a été intégré dans l’équipe. Nous faisons des comptes-rendus de réunions techniques, des planifications, des analyses et résumés de textes et ça se passe en fait très très bien.
Werner HUYGEN : Cette situation demande un effort de toutes les parties concernées: Joeri, nous, ceux qui l’entourent, et surtout la Ligue Braille qui l’a beaucoup aidé.
Koen STEENBERGHS : Le soutien qu’il reçoit de la Ligue Braille est essentiel. Grâce à eux, je trouve que toutes ces choses : le choix du type d’appareil, où et comment l’installer... Nous n’avons pas dû y consacrer beaucoup de temps ni d’effort. Cela s’est très bien passé. Nous, en tant que Ernst & Young, n’avons dû investir que très peu. Le soutien fonctionne sans faille. Je mentirais si je prétendais que c’est plus difficile maintenant à cause du handicap visuel. Absolument pas.
(À l’image, joeri quitte le bureau)
Werner HUYGEN : Joeri est épanoui dans son travail et a repris sa place dans la société et parmi ses collègues. La situation fonctionne de façon satisfaisante pour tous les intéressés et nous espérons que cela mènera à son retour à temps plein.
(À l’image, joeri quitte la salle de réunion et dit au revoir à ses collègues.)
Eurest Compass-Group
Theodore MANTZIARIS - District manager : On avait deux voies possibles. La première (la plus simple), était d'envoyer Albert à la médecine du travail et faire en sorte d'arriver dans une situation de mise à l'écart pour raisons médicales. (À l’image, Albert travaille en cuisine et range de la vaisselle). Chose que nous n'avons pas fait. Avec l'assistance du chef et de l'ensemble de l'équipe, nous avons soutenu Albert. (À l’image, Albert travaille avec ses collègues, discute avec eux, fais la vaisselle). Jusqu'à présent, ça se passe bien. La question que pourraient se poser les collaborateurs, c'est de se dire : C'est bien d'inclure parmis nous une personne handicapée mais est-ce que ça veut dire que nous allons devoir travailler pour cette personne ?"
Collègue de Albert : Quelles sont les fonctions ou les tâches que tu faisaient avant et que tu ne fais plus maintenant par exemple ?
Albert : Je ne lis plus les dates... je ne vois pas, je ne sais pas si c'est périmé ou pas, mais quand j'aurai l'appareil, on va pouvoir recommencer ça.
Alain VAN IMPE - Chef d’exploitation : Après un moment il nous a dit qu'il avait un problème, qu'il ne voyait plus d'un oeil mais les collègues ont très bien réagi, on est toujours là pour l'aider, pour l'encourager. On le soutien dans les moments où ça va vraiment moins bien. Il sait qu'il peut compter sur l'équipe et il n'y a pas de soucis à ce niveau-là.
Theodore MANTZIARIS : Il faut pouvoir répondre à ses questions et rassurer les équipes concernées. Dire que la personne qui présente un certain handicap occupera un poste bien déterminé avec une fonction bien déterminée.
Ville de Namur
Alexandre TIHANGE - Human Resources Directeur : À partir du moment où Louis Mahy s'est rendu compte que sa maladie était évolutive, il a pris l'initiative de venir me trouver pour anticiper son avenir en disant qu'avec le temps il risquait de connaître un certain nombre de difficultés. (À l’image, Louis travaille dans les bureaux). Mais ce qui est extraordinaire c'est qu'il venait avec les solutions.
Louis Mahy, dans les couloirs du bureau : À droite mon chien, à droite ! Au bureau de Bernard. (À l’image, Louis se dirige avec son chien dans les couloirs du bureau. Il va voir un de ses collègues).
Alexandre TIHANGE : Avec l'aggravation de son handicap, Louis Mahy ne pourra plus jamais se trouver sur la voirie où l'ouvrier lambda est lui-même en danger. Mais depuis qu'il occupe la fonction de magasinier il n'a jamais été question de lui retirer quoi que ce soit malgré l'évolution de son handicap. (À l’image, Louis travaille avec une dymo-braille et colle des étiquettes en braille). J'insiste sur le fait que ce n'est pas un emploi qu'on a créé en fonction du fait qu'il a un problème, c'est un emploi qui doit exister et qui est important dans un service comme le service voirie. Il a même suivi une formation informatique de manière à pouvoir utiliser un PC au niveau de ses travaux d'économe subventionné par l'AWIPH. Il y a donc une aide matérielle qu'il fallait absolument lui apporter. (À l’image, Louis se déplace dans les bureaux et range des panneaux). Mon rôle a été de prendre contact avec l'AWIPH, voir dans quelle mesure l'AWIPH pouvait intervenir. Outre le fait que l'AWIPH permet des aménagements en matière de matériel, il faut savoir aussi que l'AWIPH intervient dans le salaire. Etant donné qu'il est malvoyant, il y a quand même quelques petites règles comme par exemple, ne pas encombrer les chemins de l'atelier où il travaille. Ce qui veut dire que tout est parfaitement en ordre et j'aime autant vous dire que ce n'est pas le cas partout. Avec, ailleurs, un risque d'accident du travail pour n'importe quel ouvrier. La discipline que chacun a acquis pour aider Louis fait que les gens qui ont voulu l'aider, sont eux-mêmes aidés. Pour moi, Louis Mahy est un travailleur parmi d'autres travailleurs. Il n'y a pas du tout besoin de repenser les tâches autrement étant donné le talent qu'il met à les exécuter.
La phrase “Ouvrons les yeux sur leurs compétences” apparaît.
Film réalisé avec le soutien de : Les oeuvres du Soir, La Cellule égalité des chances & Diversité, Europe in brussels, la Région de Bruxelles-Capitale, la Présidence belge du Conseil de l’Union Européenne.
Remerciements à : Partena, Groupe Arco, Ernst & Young, Compass Group, Eurest, Ville de Namur.
Nudge Production © 2010