Les trottinettes électriques : un danger ?
Comme chaque année, la Semaine de la Mobilité se tiendra en septembre. C’est déjà l’occasion de faire le point sur un phénomène relativement nouveau lié à la toujours plus grande offre de mobilité alternative : les trottinettes électriques partagées, surtout présentes à Bruxelles et de manière plus confidentielle dans d’autres grandes villes belges.
Ce moyen de transport écologique, simple d’accès et d’utilisation, est en plein essor. Le principe est enfantin : tout d’abord, des entreprises privées mettent à disposition des dizaines, voire des centaines de trottinettes sur la voie publique, placées à des endroits stratégiques et fréquentés. Ensuite, grâce à une application smartphone, n’importe quelle personne peut « déverrouiller » électroniquement une trottinette choisie au hasard, l’enfourcher et parcourir autant de kilomètres (payants) que peut le permettre la batterie de l’engin.
Une fois son parcours effectué, l’usager peut laisser la trottinette n’importe où sur la voie publique, pour autant que ce soit fait de manière responsable. Hélas, quelques inciviques ne respectent pas cette consigne et il n’est pas rare de voir des trottinettes véritablement bloquer le trottoir et empêcher le passage. Si déjà des personnes sans handicap doivent faire l’effort d’éviter et de contourner une trottinette mal garée, il devient assez aisé de comprendre que pour une personne aveugle ou malvoyante, cela se transforme en parcours du combattant !
Nous tenons à le rappeler : la mobilité est une composante essentielle de la qualité de vie. Une enquête menée en 2013 par la Ligue Braille (et toujours d’actualité) auprès de ses membres a démontré que 76 % des personnes se déplacent à l’extérieur de leur domicile chaque jour ou presque. Un autre enseignement qui en découle est que 71 % des sondés bruxellois ne se sentent pas en sécurité sur la voie publique ! L’une des raisons évoquées concerne les véhicules mal garés.
La position de la Ligue Braille concernant les trottinettes partagées est claire : bien que nous nous réjouissions de l’élargissement de l’offre d’une mobilité alternative, écologique et moderne permettant de désengorger le trafic et de réduire la pollution, nous restons très attentifs quant au comportement parfois incivique des usagers et surtout, dangereux pour les personnes déficientes visuelles. Tout doit être mis en œuvre pour sensibiliser le public à adopter un comportement responsable et respectueux, et de penser à ceux qui ne voient mal ou pas les obstacles. Nous interpellerons également, si nécessaire, les pouvoirs publics pour que soit créée une véritable réglementation concernant le parking des trottinettes partagées.