Le volontariat, ça crée aussi des liens !

Après un été chaud suivi d’un bel automne, les jours raccourcissent et on a sorti les manteaux d’hiver. La fin d’année s’annonce, on voit même ici et là les premières décorations de Noël. Cette période est propice aux contacts sociaux et le volontariat peut y contribuer. Il aide en effet à créer des amitiés et à construire de vrais réseaux sociaux. Il a aussi été démontré que le volontariat a un impact positif sur la santé psychosociale des volontaires. Les témoignages suivants en sont d’excellents exemples !

Commençons par Françoise. Depuis 7 ans, chaque lundi et jeudi, elle est fidèle à son poste de volontaire au siège bruxellois de la Ligue Braille. 

Françoise


Françoise, qu’est-ce qui t’a amenée, à un moment de ta vie, à faire du volontariat à la Ligue Braille ? 
« Dans ma recherche d’un volontariat, j’ai poussé la porte de la Ligue Braille en 2011. À cette époque, j’étais dans un état d’esprit un peu confus. Je sortais d’une période très dure de ma vie. Mais malgré mes difficultés, j’ai décidé de faire du volontariat. »

« J’ai été très gentiment accueillie par la responsable du Service volontariat. Ensemble, nous avons essayé de trouver quel type de travail me conviendrait le mieux. J’ai commencé avec des petits travaux administratifs et au fil du temps mon travail s’est diversifié. Je suis contente de faire ce volontariat à la Ligue Braille car il m’a redonné confiance en moi et je suis très heureuse de pouvoir apporter ma pierre à cette association. »

Quel est l’impact de ce volontariat dans ta vie ? 
« Je n’imaginais pas qu’il allait prendre une telle place dans ma vie. J’ai rencontré beaucoup de personnes avec qui j’ai tissé des liens. Pouvoir aider me fait du bien et quand je rentre chez moi, je suis fière d’avoir pu contribuer à faire progresser la cause. »

Une anecdote dans ton parcours de volontaire à la Ligue
Braille ? 
« Oui, mais ça ne s’est pas vraiment déroulé à la Ligue Braille. Un jour, en descendant du tram, je vois une dame malvoyante qui sort de son bus. Je m’approche d’elle, me présente et lui offre mon bras pour traverser la rue. Elle m’a remercié pour mon aide et a continué son chemin. J’ai ressenti de cette expérience une grande fierté, car j’ai pu venir en aide à une personne malvoyante. Je n’aurais pas réagi de la même façon si je n’avais pas été volontaire à la Ligue Braille. »

(Pssst… chers lecteurs, nous vous livrons dans cette parenthèse un petit secret : c’est en partie grâce à Françoise que chaque volontaire de la Ligue Braille reçoit une carte écrite à la main le jour de son anniversaire !)
 
Après le sourire chaleureux de Françoise, l’ambiance est tout aussi joyeuse le mardi au premier étage de la Ligue Braille. C’est en effet le jour où Jacqueline, Yvonne, Monique et Christiane, sont présentes. Ces 4 dynamiques seniors se sont rencontrées à la Ligue Braille et sont devenues beaucoup plus que des collègues-volontaires. Rencontre pendant leur pause de midi.
 
Vier vrijwilligsters.

Bonjour mesdames, on dirait que l’ambiance est bonne ici à midi ? La boîte de biscuits est toujours au milieu de la table. Qui a eu cette idée ? 
« C’est une tradition qui existe depuis tant d’années qu’on ne sait même plus qui en a pris l’initiative. Mais le plus important, c’est que la boîte n’est jamais vide ! Dans le temps, on amenait même parfois de la tarte. Nos repas de midi sont toujours très conviviaux. En tant que volontaires nous ne devons pas respecter un délai fixe et donc nous prenons du temps et nous causons beaucoup pendant le repas. Et avec un bon biscuit ou un morceau de chocolat, c’est d’autant plus savoureux ! On ne peut pas boire de l’alcool à la Ligue Braille, sinon on introduirait bien l’apéro ! »

Vous vous connaissiez déjà avant de devenir volontaires à la Ligue Braille ? 
Monique, Yvonne et Jacqueline : « Nous avons toutes les trois commencé notre volontariat à la même période. On s’entendait très bien dès le début ! » 
Christiane: « Je connaissais déjà les trois autres dames, car avant de commencer comme volontaire à la Ligue Braille, j’y ai travaillé pendant des années. J’avais déjà pris l’habitude de manger avec elles à midi le mardi. Elles n’ont donc pas eu beaucoup de difficulté à me convaincre de faire du volontariat avec elles après ma retraite. »

En dehors de la Ligue Braille, vous faites d’autres activités ensemble ? 
« On se téléphone très régulièrement. Si une de nous quatre est malade ou a des soucis, on sait qu’on peut compter sur les trois autres. »
Monique : « J’aime bien voyager, mais pas seule. Tant Christiane que Jacqueline m’ont déjà accompagnée lors de mes voyages en France ou en Suisse. »
Jacqueline et Yvonne : « Et nous deux, nous partageons notre passion pour la lecture. Le mardi est le jour par excellence pour commenter et s’échanger des livres. »

Quelle est la place de la Ligue Braille dans votre vie ? 
Jacqueline (émue) : « Malheureusement, j’ai eu des gros soucis de santé l’année passée. J’ai dû subir une opération lourde, pour laquelle j’avais quand même peur. Quand je suis revenue à la maison, ma boîte aux lettres était remplies de cartes de la Ligue Braille pour m’encourager. Comme je m’occupe de l’économat, je connais beaucoup de personnes à la Ligue Braille, mais je ne m’y attendais pas du tout ! J’ai mis toutes les cartes sur ma cheminée. Ce geste m’a vraiment aidée à surmonter mes problèmes. »

Monique a également un lien très spécial avec la Ligue Braille. 
«  Initialement, j’ai pris contact avec la Ligue Braille parce que j’ai moi-même un handicap visuel. C’était vraiment difficile à accepter, mais grâce à l’aide et au soutien que j’ai reçus ici, j’ai retrouvé le plaisir de vivre. Je n’ai pas d’enfants, mais les deux réceptionnistes de la Ligue Braille, Koen et Ineke, m’appellent toujours “Omaatje” (Mamie). Je trouve ça très chouette ! Et quand j’ai des questions sur l’usage de mon smartphone ou si je veux installer une nouvelle application dessus, ils sont toujours là pour m’aider. »

Et on termine avec une belle histoire, celle de David et Nadia. On vous a déjà parlé d’eux dans La Canne Blanche : tous deux malvoyants, sportifs et volontaires, ils jouent un rôle essentiel dans la participation de l’équipe de la Ligue Braille aux 20 km de Bruxelles. 
 
David en Nadia
David et Nadia, outre l’organisation des 20km de Bruxelles pour la Ligue Braille, y a-t-il autre chose qui vous lie ? 
« Oui ! Depuis le 30 mars 2015 nous formons un couple. Nous avions fait connaissance un an plus tôt. Nadia voulait courir les 20 km de Bruxelles et je l’ai aidée pour l’entraînement. Après, elle est venue m’aider comme volontaire pour l’organisation de l’équipe
Ligue Braille. »

Votre passion pour la course vous a donc réuni. Mais on est curieux… qui a fait le premier pas dans votre relation ? 
« En fait, c’est venu un peu des deux côtés. C’était simplement magique, mais où et quand et comment, ça restera notre petit secret ! Aujourd’hui, nous formons un solide tandem et on se complète parfaitement. »

Et comme dans les contes de fées qui se terminent par « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants… », le premier « bébé Ligue Braille » verra le jour en janvier prochain ! Nadia et David deviendront les parents d’une petite fille. Mmmh, on se réjouit déjà de déguster les dragées roses (à moins que David réussisse à convaincre Nadia que les dragées rouges et jaunes, aux couleurs de son équipe de foot préférée, KV Mechelen, sont les meilleures !)

(La Canne Blanche – numéro 4 2018)