2022 : The Independence Day
Du 21 mars au 3 avril 2022 se déroule la « Semaine de la Ligue Braille », notre campagne annuelle de sensibilisation. Le thème de cette année est « The Independence Day ». Chacun vit des moments déterminants inoubliables. Pensez à votre premier jour d’école, à votre première journée de travail, le jour où vous avez quitté le cocon familial… Comme tout le monde, les personnes aveugles et malvoyantes font l’expérience des premières fois. Pour elles, ces premières signifient souvent un grand pas vers l’indépendance.
Accompagner les personnes aveugles et malvoyantes vers l’autonomie et l’indépendance est l’une des missions de la Ligue Braille. Placée sous le signe de « The Independence Day », la Semaine de la Ligue Braille 2022 met en lumière l’importance de gagner en autonomie et le chemin que les personnes aveugles et malvoyantes doivent parcourir.
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Témoignages
Maarten (8 ans), le visage de notre campagne
« Je m’appelle Maarten, j’ai 8 ans et je suis malvoyant. Je suis en troisième primaire. A l’école, je peux suivre les cours grâce à mon ordinateur équipé d’une barrette braille. Je connais mes amis depuis la maternelle, c’est chouette ! Je n’aime pas beaucoup lire, je préfère les maths. Je suis impatient d’apprendre les tables de multiplication par 3, qui sont au programme à l’école la semaine prochaine.
Pendant mon temps libre, j’aime jouer à des jeux de société, des jeux sur iPad et je fais aussi du cécifoot. J’ai même créé mon propre jeu de société : « Maartens Minion Emoji Game » (note de la rédaction : nous avons testé le jeu pendant l’enregistrement des spots de campagne ; il est extraordinaire !).
La vidéo dans laquelle j’apparais met en évidence le fait de nouer mes lacets comme symbole d’indépendance. Je suis déjà capable de faire un noeud, mais les boucles sont plus difficiles. Le jour où j’arriverai à tout faire tout seul, j’en serai très fier ! Vous savez, ce n’est vraiment pas facile quand vous ne voyez pas bien. En ce moment, je porte des chaussures Super Mario à scratchs avec des lumières dans les semelles.
Lors de la Semaine de répit, j’ai fait beaucoup de choses amusantes avec d’autres enfants qui ne voient pas très bien non plus. Je suis fier de pouvoir lire le braille : grâce à cela, je peux suivre les cours comme les autres enfants. Ca me fait plaisir, car j’aime aller à l’école.
Plus tard, j’aimerais devenir YouTubeur, ou agent secret. Mais d’abord, je dois grandir et beaucoup apprendre ! »
Rompre l’isolement des seniors – André (75 ans)
« Cette année, j’aurai 75 ans. J’ai toujours eu une rétinite pigmentaire. Il y a six mois, ma vision s’est soudainement et gravement détériorée. Désormais, je suis complètement aveugle : je ne peux que faire la différence entre la lumière et l’obscurité.
J’ai toujours eu une déficience visuelle, mais ce déclin soudain a énormément affecté mon indépendance. Tous mes repères avaient soudainement disparu. Grâce à ma famille et au soutien de la Ligue Braille, je suis maintenant sur la bonne voie pour être plus autonome dans la vie. Par exemple, j’ai suivi des cours d’orientation et de mobilité. A présent, je commence à retourner à la boulangerie pour aller acheter mon pain. Je suis bien content de ne plus être aussi dépendant de mon entourage. Je sais que mes proches m’aiment beaucoup et de tout leur amour, mais le sentiment que vous devez toujours demander de l’aide aux autres pour la moindre chose, et donc devoir les déranger en permanence, devient à la longue vraiment frustrant.
Mon iPhone est véritablement une bouée de sauvetage : je peux faire tellement de choses avec ! Mon thérapeute de la Ligue Braille m’a appris à l’utiliser. Ma maîtrise n’est pas parfaite, mais j’arrive à me débrouiller avec les e-mails et les SMS, j’utilise internet et j’écoute des livres audio. Maintenant que je suis aveugle, il est difficile de trouver de quoi m’occuper en journée. Grâce à l’iPhone, j’ai désormais un excellent passe-temps ! Une fois que j’aurai progressé dans mes cours d’orientation et de mobilité, j’aimerais apprendre la dactylo. Le smartphone, c’est bien, mais j’aimerais tout de même recommencer à utiliser un ordinateur.
Je suis vraiment reconnaissant envers la Ligue Braille pour tout ce qu’elle fait pour moi, et je suis fier de participer à cette campagne de sensibilisation. Etre sur un plateau de tournage a été une expérience fantastique. »
Bau Pieters (25 ans) : l’une de nos membres nous raconte son histoire
« Il y a quatre ans, j’ai eu l’opportunité d’acheter la maison où j’habite actuellement. Je me sentais prête et je suis vraiment heureuse d’avoir franchi cette étape. A présent, j’habite en ville et je peux facilement me déplacer en transports en commun. Depuis que j’ai mon chien-guide, je me sens encore plus confiante pour sortir faire une balade !
Des thérapeutes sont venus me voir pour, par exemple, apposer des marquages en relief sur le micro-ondes et la machine à laver. J’ai également suivi des cours de cuisine à la Ligue Braille, donc maintenant je peux gérer mon ménage de façon autonome. Je suis membre de la Ligue Braille depuis aussi longtemps que je m’en souvienne. J’avais l’habitude de participer à des stages plus petite : c’était génial d’être avec d’autres enfants qui avaient les mêmes problèmes que moi.
Pour l’instant, je n’ai pas d’emploi fixe. Je suis l’assistante d’une institutrice maternelle dans une école près de chez moi. J’en suis très heureuse ! J’aime voyager et comme passe-temps, je fais de la plongée. En tant que jeune adulte, je suis fan de séries TV que je regarde sur Netflix ou Disney+. Il y a de plus en plus d’audiodescription pour ce type de programmes, et je ne peux que m’en réjouir !
Pour l’instant, j’aime ma vie et la façon dont je la mène ! Je n’en fais pas trop, car je veux surtout faire les choses bien.
Mes parents m’ont toujours encouragée à être aussi indépendante que possible, et je leur en suis très reconnaissante. Pour moi, l’indépendance signifie que je peux me débrouiller sans le filet de sécurité que constitue ma famille, que je peux être autonome dans tous les aspects de la vie, que je peux et ose faire les choses par moi-même, que je peux trouver moi-même des solutions lorsqu’un problème survient et que j’ose franchir le pas quand cela est nécessaire.
Mon conseil, c’est que si vous vous sentez prêt à franchir un cap et que vous en avez envie, lancez-vous ! Qui ne tente rien n’a rien ! »